Stéphane Ehrlich (1927-2025), figure majeure de la psychologie cognitive française, est décédé le 26 avril 2025 à 98 ans. Arrivé d’Allemagne à l’âge de 6 ans avec sa famille fuyant le nazisme, engagé dans la Résistance et dans la protection des enfants juifs, il fait ses débuts après la guerre au laboratoire de Paul Fraisse à Paris.

Il rejoint en 1958 l’Université de Poitiers où il fonde le laboratoire de psychologie, puis obtient en 1972 l’association du laboratoire avec le CNRS. Après plusieurs évolutions, le laboratoire deviendra en 2008 le Centre de Recherches sur la Cognition et l’Apprentissage (CeRCA, UMR CNRS 7295, Université de Poitiers, Université de Tours).

Les travaux d’Ehrlich portent sur la mémoire sémantique, la perception et l’apprentissage verbal, thèmes sur lesquels il collabore notamment avec Endel Tulving. Auteur d’ouvrages de référence comme « Apprentissage et mémoire chez l’homme » (Presses Universitaires de France, 1975), il propose également une réflexion sur l’éducation, plaidant pour une école exigeante et inclusive.

Il encadre de nombreuses thèses de doctorat, dont celles de deux futurs directeurs du laboratoire. Membre du Conseil National des Programmes dans les années 1990, il s’intéresse aussi aux enjeux sociétaux dans ses dernières publications.

Stéphane Ehrlich aura apporté une contribution majeure à l’essor de la psychologie scientifique en France ainsi qu’à la réflexion sur les liens entre science et société.

Un hommage plus détaillé paraîtra à l’automne dans le Bulletin de Psychologie.

Jean-François Rouet, Agnès Florin et Daniel Gaonac’h